lundi 4 décembre 2017

Championnat du monde de cyclo-cross Masters à Mol (Belgique)

Suite de notre périple: après un petit séjour en Franche-comté enneigée où nous avons fait une incroyable balade de nuit au Ballon d’Alsace (merci Coralie et David!), nous sommes remontés vers le Nord, là où il fait encore plus froid!
On a traversé le Luxembourg puis les Ardennes où la neige était bien tombée aussi, avant d’arriver en région flamande à Mol mercredi soir, sur les lieux du Mondial Masters de cyclo-cross.
On n’a pas pu se garer devant la base de loisirs de Zilvermeer comme l’année dernière, à cause du plan Vigipirate.
Un organisateur, très sympa, nous a gentiment aiguillés vers le camping attenant au circuit de l’autre côté.
On s’est donc installés dans la nuit, sur un emplacement boisé.
Le lendemain, on a découvert un site plutôt sympa: le camping est immense, seulement rempli par les camping-cars des coureurs de toute nationalité.
A côté de nous, on a des autrichiens qui ont dressé leur drapeau.
Un peu plus loin, une colonie d’allemands s’affaire… (quelle jolie langue! 😊).
Avantage; on a l’eau, l’électricité et un Wifi au top.
Après le tour du propriétaire, on a va faire la reco du redoutable et très atypique circuit composé à 50 % de sable et pas du solide!
Certaines portions ont été un peu damées par le passage de quads, du coup ça passe sur le vélo. Le reste, c’est portage, vélo sur le dos.
Ce n’est pas du tout un circuit à ma convenance: plat, bitume, sable, 1/3 de portage… J’ai encore dans la tête la souffrance de l’année dernière.
Mais j’ai tenu à revenir par défi: pour me prouver que je pouvais faire mieux et surtout avoir de meilleures sensations.
Pour cela, j’ai repris à zéro la course à pied il y a un an: à tout décomposer la foulée, courir lentement, réapprendre le geste…
J’ai gagné presque 1mn au kilomètre au fil des mois.
Tous les mercredi depuis septembre, j’ai consacré mes après-midi à travailler la technique dans le sable et aux portages sur les plages près de chez moi.
Comme m’a dit Philippe, ce ne sera peut-être pas suffisant pour monter sur la boîte, mais au moins je serai préparée…
Donc cette reco se déroule de manière beaucoup plus sereine: on repère bien tous les passages à pied et quand il va falloir descendre de vélo pour perdre le moins de vitesse possible.
Le soir, je suis donc dans un état d’esprit positif: physiquement et mentalement je suis prête.

Vendredi, c’est le « race day »: il fait très froid (0°C).
Dès le matin, je fais 30 mn de home-trainer pour monter en température.
Le temps passe vite, mine de rien.
Les compétitions ont démarré à 13h avec les catégories de plus de 50 ans. Quel courage ils ont! Certains ont plus de 70 ans et toujours sur le vélo!
13h45: après l’échauffement, je retrouve ma copine Manuella pour la mise en grille. D’autres françaises ont fait le déplacement également.
Il y a du retard; on a le temps de bien refroidir…😨
J’ai choisi de courir en court, tartinée de crème chauffante, mais des jambières n’auraient pas été un luxe.
Je suis en 2ème ligne de ma catégorie, où nous sommes 12 dont des sacrées pointures avec l’allemande championne d’Europe master, la championne d’Angleterre master 40, d’autres qui ont couru en coupe du monde il y a quelques années…
Bref, les filles ne sont pas là pour faire du tourisme.
Chaque catégorie démarre avec 15 secondes de décalage.
Je suis bouchonnée dès le 1er virage. Impossible de passer; je dois attendre l’escalier pour reprendre une place puis que ça s’élargisse un peu.

Photo: Agnès Sprutta
Devant ça roule déjà très vite.
 Première portion de sable: avec les énormes ornières qui se sont creusées, ça ne passe plus à vélo pour nous. Je cours vélo sur l’épaule et c’est reparti sur la plage en sable dur.
Ensuite, on ne fait que descendre et remonter sur le vélo.
Comme dit Manue, c’est un Run & Bike!
La butte ensablée est le pire passage: le lactique me brûle les jambes (manque de chaleur aussi je pense). Dans la descente, j’allonge la foulée comme m’a conseillé Philippe. Puis retour sur le vélo pour quelques secondes et re-traversée du sable.
Là c’est tout au mental: "plaque ton vélo, cours, cours, cours, utilise ton bras gauche, lève la tête, regarde devant, respire…" J’entends les encouragements de Phil sur bord de la zone de dépannage.
Je me bats de toutes mes forces pour la 3ème place. J’entends les 2 filles derrière moi qui courent plus vite. On est hyper essoufflées. 
Sur la route, l’allemande passe devant: elle est assurément plus puissante et comme c’est tout plat, impossible pour moi de prendre l’avantage.
On grimpe l’escalier, retour sur le vélo, puis passage devant le podium sur le bitume.
Ça roule comme sur la route; je me rends compte qu’il m’aurait fallu un plateau plus grand.
On est toujours 3  pour la place de 3. Ça va être compliqué. Je n’arrive pas à trouver de faille chez mes concurrentes. L’allemande finit par me lâcher à vélo et la slovaque m’attaque sur la course à pied. Dur!
Je suis à fond, impossible de faire mieux. Au loin j’entends que Manuella est en tête dans la catégorie des 30-34 ans: génial!
Cela ne m’étonne pas car elle a de vraies aptitudes pour alterner vélo et course à pied.
Au 4ème et dernier tour, je sais que ce sera compliqué de revenir même si l’allemande championne d’Europe est en train de rétrograder devant.
Je commence à perdre de la lucidité, un peu en vrac dans les débuts de portage. J’ai quand même de bien meilleures sensations que l’année dernière: les jambes répondent, rien à voir!
En approche de la fin, le speaker annonce « Manuella Glon, tu es championne du moooooooonde! » 😀

Je passe la ligne quelques temps après, à la 5ème place de ma catégorie, comme en 2016, mais tellement plus heureuse de ce que j’ai accompli: 1mn en moins, plus rapide, sans avoir subi, avec de bonnes sensations. Même je n’aime pas ce type de parcours, préférant toujours pédaler que courir, les grimpettes que le plat, j’ai relevé mon défi de revenir sur cette épreuve qui m’avait fait tant de mal l’année dernière. Que du positif!

A 16h, on se dépêche d’aller assister au podium de Manuella venue avec ses parents et sa petite Julie qui ne réalise pas trop ce que vient de réussir sa maman!

On a beaucoup de frissons à écouter la Marseillaise tandis que Manue est parée du maillot arc-en-ciel: c’est magique!


C’est sur cette belle image que nous rentrons au campement.
Demain c’est la course de Philippe…

Samedi, on se lève dans une sorte de brouillard gelé: on est en négatif et l’humidité pénètre de partout. Brrrrrr….
Je vais faire une petite récup sur la base de loisirs mais en plusieurs fois car je ne supporte pas le froid au niveau des mains malgré 2 paires de gants.
12h: c’est le départ pour Phil; il est bien couvert cette fois, et ils sont plus de 80 partants!
Je cours me placer dans la « Pit area » avec mon vélo. Il fait un froid polaire, d’autant qu’on prend les vapeurs humides du Karsher à côté.
Phil est environ 50ème. Le petit espagnol qui est en tête est impressionnant d’efficacité: pas un super style mais quelle rapidité!
Tout le monde encourage dans toutes les langues: c’est un peu fou comme ambiance!
Philippe arbore une belle allure en course à pied et c’est là qu’il reprend des places.


Etant parti assez loin sur la grille de départ, c’est sûr qu’il n’ira pas jouer le top-10 mais ça me fait plaisir de voir qu’il se débrouille très bien et ne subit pas le froid.
Il termine finalement vers la 45ème place, satisfait lui aussi de sa course.


A noter que l’UCI change le règlement l’année prochaine: la catégorie 30-34 disparaît, et les concurrents ayant maximum 100 points UCI seront autorisés à participer. Autant dire que le niveau va être encore plus relevé!

Nous rentrons maintenant en Bretagne après ces 10 jours de déplacement, vacances un peu particulières il faut le dire, mais que nous n’oublierons pas!

Un grand merci:
- à nos familles qui ont géré nos filles pendant ce temps
- à Stéphane Gourmelon pour le coaching hors-pair
- à S1NEO: le CX02 a encore fait parlé de lui dans le paddock tellement il est beau!
- à Véloland Lannion, notre vélociste: les Cannondale ont aussi marché au top
- à Asterion Wheels pour les roues qui ont traversé le sable sans broncher
- à Coralie et David pour le régime franc-comtois pré-compétition et la découverte de leur belle région!

mardi 28 novembre 2017

Championnat de France Masters de cyclo-cross dans le Jura: un nouveau maillot tricolore!

Vendredi dernier, nous sommes partis vers l'Est de la France avec une pause en région parisienne, pour participer au championnat de France Masters de cyclo-cross dans le Jura.
Samedi, nous découvrons le sympathique petit village de Quintigny, où l'équipe de bénévoles a fait les choses en grand: chaque coureur a le droit à des spécialités locales comme du vin du Jura et du comté! 😊
Le circuit qui était annoncé roulant, avec plusieurs portions de bitume s'avère bien plus corsé que prévu en raison des intempéries: des côtes raides, une butte à passer à pied car très boueuse, un passage technique en ornières, des dévers un peu chauds, des faux-plats montants bien physiques, de la prairie assez dégradée par la boue: nous aurons de quoi faire!
Petit coucou au passage à Manuella venue avec sa maman et sa petite Julie tout sourire: on lui souhaite le meilleur pour demain car on sait qu'elle est au top.

Le soir, on est bien installés sur l'aire réservée aux camping-cars, si ce n'est que certains vieux véhicules, n'ayant sans doute pas de chauffage, mettent en route leurs moteurs voire des groupes électrogènes: bonjour la pollution sonore et olfactive!
On passe une bonne nuit; la pluie est bien tombée.
Le lendemain il fait gris et très froid pour nous les bretons (-1°C).

Je commence par un réveil musculaire sur home-trainer: je mets un temps fou à me réchauffer mais cela fonctionne.
Ensuite c'est le compte à rebours jusqu'au véritable échauffement d'avant-course, et l'appel sur la ligne.
Nous sommes 21 dames venues en découdre.
Je retrouve avec plaisir Pauline Sabin, venue toute seule cette fois-ci.
11h15: départ houleux avec une grosse chute sur le bitume que j'évite de justesse!
Manuella, spécialiste du start, a pris la tête; je dois être 4ème.
On s'engage dans la prairie qui est bien plus boueuse qu'hier, mais cela reste praticable sur le vélo.
On passe la butte glissante; je ne sors pas le pied dans le dévers, et "bam", par terre! ("j'ai glissé chef..") 😏
Des filles me reviennent dessus; chaque seconde compte. Je me fais doubler.
L'une d'elle est dans ma catégorie. C'est dur mais je m'accroche.
On grimpe l'escalier, on relance dans la côte en bitume où Pauline qui a malheureusement été prise dans la chute du départ, me double, et on grimpe la redoutable butte boueuse en courant.
La petite descente en sous-bois est glissante aussi mais ça passe.
Je reste derrière Pauline un bon moment mais commets plusieurs erreurs et perds le contact.
Celle qui me suit, qui est excellente en VTT, revient un peu sur moi.
J'arrive à faire un peu la différence dans la côte en bitume pour reprendre quelques secondes.
C'est la cloche: dernier tour!
Dans ma tête je suis ultra-concentrée. Ce n'est qu'en entrant dans la prairie que je commence à passer par diverses émotions: vais-je vraiment y arriver?

Crédit photo: Lulu Lili Fazbouq
 
Sortant sur le bitume final je relance, je sais que c'est gagné dans ma catégorie (5ème au scratch); je ne réalise pas!
Beaucoup de joie également pour Manuella qui remporte le classement général et championne de France dans sa catégorie!

Tellement heureuse d'avoir atteint mon objectif après tant d'heures d'entraînement, de doutes, de difficultés à tout concilier dans ma vie où je dois aussi être au top dans mon travail...
Je ne pense pas avoir de talent particulier: j'étais nulle en sport à l'école; je n'ai pas un gros moteur ni de muscles puissants. Par contre je suis passionnée par le cyclisme; j'adore m'entraîner et progresser!


Merci à Stéphane Loizeau, qui a aussi décroché le titre national, pour la photo! 

Pas le temps de traîner ensuite: Phil doit se rendre à la ligne de départ sous un grésil tenace.
Il hésite beaucoup sur la manière de s'habiller et au final décide de ne pas rajouter de couches supplémentaires.
Il sont plus de 50 dans la catégorie de Phil.
13h45: le départ est donné; ils sont trempés au bout de quelques mètres avec les gerbes d'eau soulevées sur le bitume.
Je file au poste de dépannage toujours sous un mélange de pluie et de grésil.
Les 2 premiers tours se passent plutôt bien pour Phil: il est dans le rythme.
Puis cela se dégrade très vite: il est transi de froid et les muscles ne répondent plus.
Dans ce cas il n'y a plus rien à faire que d'encourager et de tenir jusqu'au bout même si c'est terriblement dur... 😓


Alors qu'il accrochait le top-10 au début, il termine à la 21ème place de cette catégorie qui était la plus nombreuse.
Déçu forcément, mais l'urgence est vraiment qu'il se réchauffe.
Et cela a bien pris une heure!
On est quand même heureux de la journée mais c'est vrai que seule l'expérience permet de savoir comment s'équiper selon les conditions météo.

Je tiens à remercier chaleureusement:

 - Phil qui est resté au poste de dépannage pour moi le matin; il n'était pas obligé et cela a compté pour moi
- Stéphane Gourmelon, mon entraîneur depuis 2 ans, via sa structure MonObjectifVelo: toujours un plaisir de progresser avec ses plans d'entraînement!
- S1NEO et Johanny Delmas pour le superbe cadre CX02; toute la course sans changer de vélo: une fiabilité exemplaire!
- Asterion Wheels et Benoît Stupici pour les roues au top
- Le Team Armorique, notre club finistérien, pour la super ambiance même si on ne se voit pas souvent
- l'AC Champagnole pour leur superbe organisation: cela fait plaisir d'être aussi bien accueillis par des passionnés et leur circuit au coeur du village était bien sympathique

Maintenant, nous faisons une pause du côté de Belfort chez nos amis franc-comtois, les renommés vététistes Coralie et David, avant de remonter vers la Belgique pour participer au Mondial Masters de cyclo-cross à Mol, où les conditions seront sans doute aussi difficiles: mais nous sommes motivés! 😊

lundi 13 novembre 2017

Coupe de France à La Mézière: Mud party

Ce dimanche, j’étais inscrite sur la 2nde manche de la Coupe de France qui se déroulait à La Mézière.
J’avais déjà expérimenté ce circuit sur un championnat de Bretagne mais cette année-là, il était roulant.
Nous arrivons assez tardivement sur le site (en ville) et c’est déjà la galère pour trouver une place tellement il y a de monde.
Je vais à pied chercher mon dossard; par contre, n’ayant pas lu intégralement le guide technique de l’épreuve, je ne sais pas que les reconnaissances ne sont possibles que jusqu’à 17h.
Malgré tout, je m’engage sur le circuit à 17h05: de la boue et encore de la boue! Le début de parcours est impraticable à vélo.
Une fois sortie des bourbiers, je passe devant la zone de dépannage et me fait interpeller par un bénévole qui me hurle dessus que je n’ai rien à faire sur le circuit, qu’à 17h passées, c’est fermé et que je dois en sortir immédiatement car ils doivent remettre le parcours en état. J’essaie de faire un peu d’humour en lui demandant si cela consiste à retirer la boue mais il s’énerve encore plus.
Phil arrive avant que je ne monte dans les tours moi aussi, et me dit qu’on va continuer à pied.
Belle entrée en matière. 😔
Je n’ai qu’une envie: rentrer à la maison!
Le reste du circuit est pour ainsi dire insipide: de la prairie, quelques petites bosses, rien de technique si ce n'est traverser la boue omniprésente.
Il faut néanmoins souligner le beau travail des organisateurs et le fait que ce soit pour une bonne cause (la spondylarthrite ankylosante), mais on préfère de beaucoup le parcours de Quelneuc.
Après un petit tour à vélo dans les rues avoisinantes, je déniche un emplacement pour la nuit en contrebas de la ligne de départ: c’est stratégique, pour pouvoir partir directement après la course demain sans retraverser toute la zone encombrée des espaces Teams et de camping-cars.

Le lendemain matin, c’est le déluge dès la course des cadets!
Phil, qui ne participe pas à l'épreuve (car aucun intérêt pour lui avec les élites), est parti rouler aux alentours.
Cela ne se calme que vers midi: les juniors (bravo à Antoine et Maxan pour leurs supers places!) et les espoirs ont bien dégusté.
Cette fois, je suis dans les temps pour l’échauffement et même à l’heure pour l’appel où je retrouve avec plaisir les finistériennes. 😊
14h05: nous sommes 70 filles en ligne, et c’est le départ.
Dès le premier virage, cela bouchonne et ensuite il faut éviter les diverses chutes.
Je mets plusieurs minutes à entrer dans le rythme car ça bloque devant.
En même temps je ne veux pas chuter donc pas question d’aller frotter.
On est à pied partout; il faut se faire une raison. 
Je roule et cours longtemps avec Julie et Amélie.


Crédit photo: Val Flého

Devant c’est la meilleure crosseuse du moment, Lucie Chainel, qui mène largement. Anaïs n’est pas loin de la 3ème place; j’espère qu’elle va réussir!
On finit par se faire rattraper par les premières cadettes, notamment Maëva qui pointe à la 3ème place, puis Louise. Elles courent vraiment bien!
Les portages sont très difficiles, les appuis dans la boue étant fuyants.


Crédit photo: Guigui photographe
 
Je change de vélo à chaque tour tellement ça bourre. Ce n’est qu’au dernier tour que je commence à me sentir plus à l’aise.
Heureusement le public est vraiment top: tout le monde est encouragé, que ce soit les champions ou les cyclistes de fin de peloton comme moi.
Je termine très loin: 54ème sur 70 partantes mais je ne pense pas que j’aurais pu faire beaucoup mieux même si l’entraînement avait été moins intense cette semaine.
Un grand bravo à Anaïs (4ème mais qui aurait tellement mérité le podium), Maïna 3ème junior et Laura (top-20) pour leurs performances.

On a finalement un sentiment mitigé par rapport à ces coupes de France: pourquoi autoriser autant de monde alors que le site ne le permet pas rien qu’au niveau des parkings? Quant au circuit, il était déjà bien détruit le matin au fil des passages, avec des chutes à n'en plus finir…

D'autre part, Phil m’a fait remarquer que pour un sport vert, on était loin d’être écolos avec les litres d’eau déversés à grand renfort de karchers alimentés en 220V ou via des groupes électrogènes afin de rincer les vélos à chaque demi-tour!
Je trouve que la pratique du cyclo-cross a ses limites: quand c’est trop, c’est trop; que ce soit au niveau de la boue ou du nombre de participants, les deux étant liés.
Cela reste néanmoins une bonne expérience d’un point de vue sportif, même partie en avant-dernière ligne, pour me rendre compte du niveau national et bien travailler les portages dans ces conditions difficiles, mais je n’ai pris absolument aucun plaisir.
Ce sera pour une prochaine fois!

Un grand merci à Phil qui a lavé mes vélos à chaque tour (bon, on n’est pas du tout au point pour les changements mais c’était la 1ère fois que je changeais de vélo sur une course! 😉), qui m’a remotivée pour prendre le départ et tirer le positif de cette compétition.
Merci aussi à Stéphane pour le plan d’entraînement, les conseils au jour le jour. Je me suis dépouillée sur le home-trainer les jours précédents malgré la fatigue grandissante. On y croit; on s’accroche pour la suite! 😺

mardi 7 novembre 2017

Cyclo-cross à Andel et Bretagne Masters à Questembert

La saison de cyclo-cross bat son plein et chaque course fait vivre son lot de péripéties; c'est vraiment le meilleur moyen de ne pas s'ennuyer le dimanche! 😉
Fin octobre, nous avons participé au Championnat de Bretagne Masters à Questembert, loin de chez nous dans le Morbihan, mais où nous avons retrouvé les copains/copines habituels.
Le parcours était très chouette, typé VTT avec beaucoup de sous-bois, de côtes raides, de descentes,  avec juste un escalier et des planches pour corser le tout.
J'ai terminé 4ème dame et 2ème master derrière Manuella qui était très forte!
On a passé de bons moments notamment avec les familles Huby, Glon mais aussi Emeline qui est de retour...
Philippe prend la 5ème place en master40, un peu déçu car il aurait pu aller chercher un podium sans un déraillement.

Mais l'important pour lui en ce moment c'est de suivre sa formation d'entraîneur club: après avoir eu le module commun qui se composait de théorie, de PPG mais aussi d'un examen, il a poursuivi avec le module VTT, en compagnie d'un groupe super dont des BMXeurs et c'était l'occasion rêvée de parfaire sa technique sur le site de Ploeuc l'Hermitage!
Un grand merci aux formateurs qui sont aussi d'excellents entraîneurs: notamment Stéphane Gourmelon qui me suit toujours, et Arthur Quilliec au top également!
Il est revenu éreinté, mais enchanté de tout ce qu'il a appris et réussi.

Dimanche dernier, après une semaine d'entraînement bien rempli, on est allés tester le nouveau cyclo-cross d'Andel sur le terres d'Anaïs Grimault: un beau parcours rendu très technique par les conditions météo plutôt humides!
Philippe ne court pas, un peu émoussé par la dernière journée de formation VTT. 😊
Le départ est donné sous une pluie froide.
Pas de chance pour moi: le commissaire m'a oubliée et je me retrouve en dernière ligne.
J'arrive à remonter peu à peu mais cela bouchonne vite dès le première singletrack; impossible de revenir sur l'avant de la course. Anaïs semble en super forme et mène chez les filles.

Pas fan de la boue! 😌


Crédit photos: Franck Huquet

Les petites bosses s'avèrent assez compliquées maintenant qu'il n'y a plus d'accroche!


Une averse de grêle nous tombe dessus: ça pique mais surtout c'est gelé: je ne sens plus mes mains ni mes pieds.
Heureusement, mon S1NEO et sa transmission SRAM fonctionnent parfaitement tandis que les roues Asterion Edition One restent des bombes pour relancer.


Je termine finalement 2ème dame assez loin d'Anaïs qui j'espère va performer sur la coupe de France. Pas si mal mais le cardio n'est pas monté avec le froid.

Merci à Phil pour l'assistance, à ceux et celles qui m'ont encouragée, au photographe Franck Huquet qui a bravé la pluie et à Stéphane pour le plan d'entraînement qui me motive toujours autant!

Prochain objectif: le championnat de France Masters à Quintigny dans le Jura!
Ensuite, j'ai fini par me décider à retenter ma chance au Mondial Masters en Belgique, toujours à Mol sur le redoutable circuit ensablé.
Pour cela je travaille à fond les portages et passe du temps sur les plages près de chez moi, mais pas pour construire des châteaux! 😋
Dimanche, je serai sur la coupe de France à la Mézière histoire de concourir au niveau national et aussi de prendre du plaisir sur ce bel évènement!

Ambiance conviviale au cyclo-cross à Questembert: et oui, les filles ça discute! 😀

Crédit photo: Mélanie Leclercq

mardi 24 octobre 2017

Cyclo-cross à Kerlouan-Menéham: la bataille dans le grand vent!

Le week-end de mi-octobre a été bien rempli avec la participation à la Gentlemen Guy Ignolin à Perros où je faisais équipe avec notre copain Fred Le Marrec: nous terminons 2ème duo mixte derrière ma collègue de club, la prometteuse Lore Le Pabic associée à Lionel Le Han: c'était chouette!
Le lendemain, nous étions bénévoles puis encadrants d'un groupe de l'école VTT sur la 14ème éditions de la Rando Lou-Anne, à Pleumeur-Bodou, qui vient en aide aux enfants atteints de maladies rares.
C'est pour cela aussi que nous sommes heureux de pratiquer ce beau sport! 😍

La semaine a ensuite été plutôt intense que ce soit au niveau du travail, de l'entraînement et des activités familiales. C'est comme cela depuis 2-3 semaines et je me sens au taquet en permanence malgré une organisation au carré. Vivement un peu de vacances!

Ce dimanche, c'est en solo que je me suis rendue sur le site mythique de Kerlouan-Ménéham, Philippe étant en formation entraîneur à Quimper avec notre coach, Stéphane Gourmelon.

Il y a un sacré vent pour cette dernière édition de ce célèbre cyclo-cross finistérien: en effet, Yffic, l'organisateur, prend "sa retraite" après des années de bénévolat: mille merci et bravo à lui!
Espérons qu'il y aura un repreneur!
L'avantage de Kerlouan, c'est que même si la météo est mauvaise, ce n'est jamais boueux; en tous cas ça reste très roulant: pas forcément mon point fort mais je n'ai pas envie de laver mes vélos! 😊
En l'occurrence il fait assez beau avec quelques micro-averses.

Après une reco rapide et un échauffement encore trop court (et oui, pour changer je suis en retard), je fonce à la ligne de départ (H-2mn, pas bien).
Du coup pas le temps de stresser; le départ est donné avec les juniors après qu'Antoine Huby ait fait le pitre. Il n'y a qu'en cyclo-cross que ça rigole comme ça! 😄
Laura fait un start canon, accrochant le train de juniors. De mon côté je suis au milieu des 3 filles du VS Quimper (Maëva, Amélie et Julie); on arrive à creuser un trou sur les autres concurrentes.
Ensuite, Maëva et Amélie prennent les devants, Julie et moi un peu en retrait.
On donne tout mais le vent, est fort, très fort.


Les cadets et surtout la 1ère cadette qui les emmène (et oui ces messieurs sont dans la roue de la championne de France sur route Maëva Squiban!), reviennent sur nous; on s'intercale dans leur groupe.
Cela nous permet de "rentrer" sur Maëva et Amélie.
De mon côté ce n'est pas la grande forme: je ressens de la fatigue et surtout des brûlures d'estomac (j'ai changé ma recette de Gatosport pour voir, et visiblement ça ne passe pas 😖).
Finalement, c'est Laura qui gagne avec une large avance, suivie de Maëva, Julie puis moi à quelques secondes, et Amélie, au terme de 50 mn de course.
Chez les juniors, c'est le jovial Antoine Huby qui l'emporte après avoir gagné la veille à Guidel!

Crédit photo:@sebastiendelaunay.fr

Place maintenant à une semaine un peu plus cool pour refaire du jus. 😊

Merci aux organisateurs, aux coureurs et coureuses pour leur fair-play et leur bonne humeur, aux photographes et à notre entraîneur Stéphane!

mardi 10 octobre 2017

Challenge régional de cyclo-cross à Chatelaudren: beau circuit!

Dimanche dernier, pour ne pas déroger à la règle, c'est encore sous la pluie qu'on s'est rendu à Châtelaudren, où se tenait la 1ère manche du challenge régionale de cyclo-cross.
On découvre un très beau circuit tracé en ville, autour d'un étang: il est très complet avec des côtes, des descentes en sous-bois, pas trop boueuses malgré la pluie, des virages dans l'herbe, des dévers glissants, un passage de planches, un grand escalier suivi d'une montée un peu chaotique dans la prairie, mais aussi du bitume sur la zone de départ/arrivée.
On aime beaucoup; on devrait s'amuser!

En retard pour l'échauffement après être restée discuter à droite à gauche, je me dépêche de faire monter le cardio sur le home-trainer.
Puis direction la ligne de départ avec les juniors. Nous sommes 16 dames juniors/seniors.
Je suis placée à l'arrière; pas bien grave vu mes départs poussifs.
En effet, pas de miracle au départ: je me retrouve rapidement derrière, n'osant pas frotter pour remonter, d'autant que beaucoup passent à pied le premier dévers.
Dès la première bosse, je me mets en route pour essayer de gagner des places.
Progressivement je trouve mon rythme, sans me mettre trop dans le rouge.
Le sous-bois est agréable à rouler, épargné par le crachin qui ne nous lâche pas.
A l'entame de l'escalier, je reviens sur Julie qui a eu un problème de chaussure; avec Marine, nous formons un trio pour continuer à grapiller des places.
Devant, c'est Anaïs qui mène, suivie des finistériennes Maïna, Maëva et Laura.
Au 2ème tour, Marine a un souci avec sa selle et doit s'arrêter; je poursuis en duo avec Julie.
A nous deux, on fait comme une course d'équipe et gagnons 1 place, puis encore 1 autre!
J'ai de bonnes sensations, bien meilleures que dimanche dernier, et, chose primordiale, je prends du plaisir! 😊
L'entraînement doit commencer à payer avec notamment des séances de course à pied en plus du cyclo-cross, de la route et du home-trainer. 😍

Crédit photo: GusSev

Crédit photo: Sylvie Trétout


Figure de style: l'arabesque! 😁


On sent que certains commencent à flancher, l'épreuve étant assez longue et avec peu de portions de récupération.
Au dernier tour, je lâche un peu Julie et nous terminons respectivement 5ème et 6ème. Contente!
Anaïs gagne, de bonne augure pour la suite, devant Maïna toujours rayonnante, Maëva et Laura.

Chez les juniors, ça bataille fort devant aussi.
Notre chouchou Antoine Huby ne gagne pas cette fois, la course étant remportée par son pote Axel Laurance.
En cyclo-cross, on est concurrents mais aussi copains; c'est vraiment sympa, quelle que soit la catégorie. 😉

Puis, c'est l'épreuve des Elites espoirs/seniors.
Tony réalise encore un grand numéro en gagnant à nouveau, suivi de ses équipiers du VC Loudéac.
Phil ne s'en sort pas mal du tout, avec une 44ème place sur plus de 70 partants: en progression!


En bref, une belle journée de cyclo-cross: même dans la grisaille et l'humidité, on a eu du plaisir à rouler sur ce chouette circuit, qui pourrait devenir une Coupe de France dans les années à venir...
Merci aux organisateurs, aux spectateurs pour les encouragements et aux photographes!

lundi 2 octobre 2017

Saison de cyclo-cross: la reprise boueuse!

On ne peut pas dire que nous ayons vécu un bel été indien comme les années précédentes avec de la boue dès début septembre, notamment lors de la toute nouvelle épreuve des 6h VTT de Trovern, quasiment à domicile, sur laquelle nous avons subi de la pluie, de la boue et du vent comme jamais!
Qu'à cela ne tienne on s'y est bien amusés pour nos dernières sorties en VTT!

Ensuite, j'ai participé au championnat de Bretagne des Masters sur route à Ploumilliau: encore une fois, les dames ont été laissées pour compte; le comité de Bretagne réalise certes des efforts pour les féminines notamment dans les catégories jeunes avec le développement de la Breizh Ladies, des pelotons de plus en plus fournis sur les épreuves sur route dames, mais pour ce championnat, rien n'était mentionné dans le règlement nous concernant (à savoir quel était le nombre minimum de participantes pour l'attribution d'un maillot).
Nous étions 3, mais pas dans la même course. Nous avons roulé comme les gars. De mon côté j'ai même fait pas mal d'efforts devant.
Au final, c'est lors du protocole que nous avons découvert qu'il n'y avait pas de maillot, car trop peu nombreuses. Les organisateurs du VS Millautais n'y étaient évidemment pour rien, mais c'était fort décevant pour nous de ne l'avoir pas su avant. Nous n'avions pas eu ce problème l'an dernier à Guerlesquin.
Bref, j'ai bien envie d'arrêter les épreuves Masters en Bretagne, vu le peu de considération à notre égard...
Paradoxalement, la FFC organise un colloque sur "La femme, le sport, la santé et le bien-être" à Perros-Guirec les 6 et 7 octobre prochains...
Quand on veut encourager la pratique féminine d'un sport aussi difficile que le cyclisme, et faire en sorte que les dames n'arrêtent pas tout à 18, 25 ou 30 ans, il faut savoir les booster un peu!

Autre nouveauté: Phil s'est lancé dans la formation d'entraîneur FFC afin de pouvoir encadrer sereinement les jeunes par la suite! 😊
C'est très dense avec plusieurs modules à valider, sous l'égide de Stéphane Gourmelon, CD29,  pour les modules communs notamment.
Puis à la Toussaint, Phil enchaînera 3 jours de module cyclo-cross puis 3 jours de module VTT.
A part cela, nous avons repris avec plaisir le cyclo-cross que ce soit dans les bois, sur les chemins, et même sur les plages (on ne sait jamais! 😉).

Dimanche dernier, on participait à l'épreuve du Drennec, sur un des circuits les plus difficiles, encore alourdi par la météo très humide de ces derniers jours: de la boue partout, des glissades, des portages compliqués... Du vrai cross en somme!

Cette fois nous sommes venus en famille. Notre grande est complètement accroc aux courses de vélo!

Nous sommes assez nombreuses chez les filles.
Il a été décidé que nous courrions avec les juniors soit 40 mn, et les cadettes avec les cadets, soit 30 mn.
14:45: départ groupé sous le crachin, un peu moyen pour moi mais je remonte des places assez vite.
Certains tombent dans la grande descente tellement ça glisse!
Le premier quart d'heure, je me sens vraiment bien; pas d'erreur technique, beaucoup de jus, une vraie gazelle dans les escaliers (je pense même que Phil serait content de mes progrès en course à pied 😁).
La boue ne me gêne pas plus que ça. 💩




Me voilà 3ème derrière Maëva et Maïna.
Ensuite cela se gâte: je commence à fatiguer; les filles reviennent sur moi et je me fait doubler.
Je perds beaucoup d'énergie dans les portages, plus du tout en mode gazelle... 💤
N'y voyant plus rien avec la buée sur les lunettes que je n'ose pas enlever à cause des projections de boue dans les yeux avec les lentilles de contact, je vais à la faute plusieurs fois, sans compter la lucidité qui n'est plus là.
Je termine donc 5ème, un peu dans le gaz, mais heureuse d'avoir tout donné avec les finistériennes toujours de bonne humeur!
Les Maëva font coup double: 1ère dame et 1ère cadette!
16h: course des hommes avec un sacré numéro du champion de France Espoir Tony Periou, suivi de Mickael Crispin; Phil s'en sort assez bien, même s'il subit la fin de course un peu comme moi.
On encourage tout ce beau monde sous la pluie avec Maïna, son papa et mes petites terreurs.


A nouveau une incohérence lors du protocole: seules les 2 Maëva sont appelées, 1ère dame et 1ère cadette, alors que les 3 premiers juniors (qui n'étaient que 5 alors que nous étions 9!) sont récompensés.
Est-ce donc si difficile de proposer 2 podiums féminins??? 😟

Merci aux organisateurs du Drennec pour cette belle épreuve malgré les conditions, aux courageux photographes et spectateurs, et à Stéphane, coach et formateur hors-pair!

lundi 28 août 2017

24h du Mans vélo 2017: fighting till the end!

On pourra dire que le niveau de cette nouvelle édition des 24h du Mans vélo est encore monté d’un cran!
Inscrits en équipe mixte à 8, on pensait y participer en mode loisir, sans se mettre réellement d’objectif.
Par contre on s’était quand même bien entraînés, histoire de profiter au maximum de la course, qui est unique en son genre.

Retour sur notre week-end palpitant:
Nous arrivons au camping du Houx vendredi en fin d’après-midi, sous 30°C.
C’est encore plus rempli que les deux années précédentes et on déniche finalement un emplacement pour notre team.
Nos co-équipiers arrivent peu après dans la soirée:
- Cédric Kermorgant, que j’appelle notre leader, très bon routier et fin tacticien
- Hadrien Curaso le grimpeur, remplaçant de dernière minute, lui aussi routier en 3ème catégorie
- Emeline Gaultier, spécialiste de cyclo-cross, passée aussi au triathlon
- Guillaume Dréan, triathlète, puissant sur la route
- Nos copains franc-comtois: Coralie Redelsperger, excellente vététiste, championne de France de Tri-cross et David Contant, à l’aise partout, super vététiste et triathlète lui aussi


Nous avons aussi emmené notre « grande » Anaëlle, qui rêvait de vivre cette expérience avec nous, de rouler sur le mythique circuit Bugatti et qui fera un peu de baby-sitting avec la fille de Guillaume.
Et notre chien de garde: Merlin, l’adorable chien berger australien des franc-comtois!
Tout ce petit monde est ravi de se retrouver ou de faire connaissance; je sens qu’on va avoir une bonne alchimie!
Après une nuit bercée par les runs des motos sur la route avoisinant le circuit, nous voilà prêts à découvrir le circuit.
Nous le connaissons déjà, mais c’est une première pour nos franc-comtois.
David commence d’ailleurs par crever son boyau sur un morceau de verre. Heureusement il en trouvera un autre, pour la modique somme de 30 € après négociations auprès d'un redoutable marchand de boyaux! 😊

Petite photo avec Coco sous l’immanquable pont Dunlop:

 
Les non moins célèbres Mini Redbull:


Ensuite, Anaëlle va participer à une balade sur le circuit avec son papa: il s’agit de « La familiale ». C’est chouette de voir tous ces enfants prendre du plaisir comme les grands!

Notre mini-PFP, toujours aussi fan de Pauline d’ailleurs!


A 11h45 c’est le briefing. On en profite aussi pour déposer quelques affaires dans notre stand.
La chaleur monte, l’ambiance aussi!

15h: après les hymnes nationaux (pas moins de 19 nations participantes, 500 équipes), c’est le grand départ de ces 24h!
Cédric est hyper concentré mais on sait qu’il sera à la hauteur!
Equipe de 8 oblige, nous sommes placés loin sur la grille. Cédric doit donc fournir un effort supplémentaire pour rallier le groupe de tête au plus vite, ce qu’il réussit parfaitement.
Nous avons choisi de le laisser rouler 2h, de manière à rester le plus longtemps possible avec les meilleurs.
Mais pas de bol, ceux-ci sortent au bout d’1h40 environ et n’ayant personne pour surveiller les relais, Cédric continue à tourner et Hadrien ne peut pas prendre la suite.
Il part lui aussi pour 2 heures, très difficiles sous cette chaleur!
Nous sommes bien placés, mais 2 nouvelles équipes mixtes apparaissent dans le classement: le Team Intersport Auron, et le Team Lucho (celui de Luc Alphand).
On va donc devoir batailler sévère! :-)

Ensuite, Guillaume et Philippe carburent fort pour nous remonter vers la 17ème place et 1ers en mixte.
Fin du 1er relais de Phil, de nuit, à plus de 40 km/h!

Crédit photos: Sébastien Delaunay

Il est 23h et grosse pression pour moi afin de ne pas perdre de places ni de temps! 
Par chance, j’attrape un bon groupe dès la sortie de stands; j’embraye immédiatement dans leurs roues pour monter la côte Dunlop « au chaud », bien que les températures soient maintenant très agréables.
Cela me fait drôle de réaliser mon premier relais de nuit! Il me faut un tour pour retrouver les repères, pencher le vélo et pédaler dans les virages, ne pas les prendre trop large, me concentrer sur les roues devant dans lesquelles je dois impérativement rester…
C’est toujours aussi impressionnant de voir les ombres s’allonger sur le sol, d’être envahi par la pénombre une fois la grande descente passée, de pencher son vélo à gauche puis à droite dans le grand S et de s’engager dans l’immense ligne droite d’arrivée en file indienne!
Très vite le plaisir prend le pas sur l’effort: c’est tellement magique de rouler sur un bitume aussi lisse qu’un billard, au milieu de cyclistes tous aussi passionnés les uns que les autres, que j’en oublie le rythme assez intense, les relances en sortie de virage, et les jambes qui piquent un peu dans la bosse Dunlop.
J’aime la monter assise pour garder du jus puis relancer dans la descente, et une remarque d’un gars derrière me fait sourire: « elle envoie la gamine devant! » Ils ne m’ont vue que de dos! 😄
A certains moments je me retrouve en tête sans personne pour passer devant: quelle bande de fainéants! 😉
A minuit, je quitte le parcours, enchantée, avec un best lap à 5mn58 (42,6 km/h), pour laisser la place à David, tellement excité de s’y mettre qu’il galère à mettre la puce à la cheville.


Coralie joue la paparazzi avec sa GoPro et je m’extasie sur ce circuit tellement féérique en nocturne, avant de faire un petit coucou au talentueux photographe Sébastien Delaunay, qui accompagne les finistériens du Team Raleigh!

Nuit magique!



Après ce baptême du feu, David passe le relais à Coralie qui roule fort et s’amuse comme sur un circuit de karting!
Nous sommes satisfaits car on n’a pas perdu beaucoup de temps et David, qui a accroché le groupe de tête de course, a compensé nos temps féminins.
Ensuite, nous commettons une première erreur: comme Guillaume a roulé 2h précédemment, la courageuse Emeline se sent d’attaque pour faire de même en pleine nuit. Mais en plus de la fatigue, c’est extrêmement difficile pour une fille d’en faire autant d’un coup (au passage, chapeau bas à tous les solos et duos de ces 24h, ils sont incroyables!).
Comme nous n’avons personne, hors course, qui puisse nous aider niveau communication et intendance, impossible de savoir jusqu’où elle tiendra cet effort!
Je retourne au camping-car pour essayer de somnoler un peu.

Phil ayant senti que ce serait trop, arrive en avance pour relayer Emeline, épuisée après 1h20 d’effort pour la plupart en solitaire, n’ayant pas pu trouver réellement de groupe à son rythme: pas cool!
En attendant, on a rétrogradé quelques places et nous sommes repassés à la 2ème place en mixte.
Ensuite, c’est à mon tour de faire une faute: au lieu d’attendre en avance sur la ligne de relais, je passe trop de temps sur le home-trainer, ayant oublié que Phil avait roulé plus que prévu.
A 4h58 il arrive, et je ne suis pas prête!
Enfin je l’étais quasiment, mais dans la panique je le laisse repartir pour un tour, ce qui nous fait perdre un temps précieux.
Je sens que je vais me faire sermonner à son retour! 😢
Enfin c’est parti pour moi à 5h05, remontée comme une pendule pour tenter de limiter la casse…
J’ai à nouveau de la chance si l’on peut dire, car je me retrouve rapidement dans un peloton conséquent qui m’emporte dans son sillage. Je n’ai plus qu’à prendre les roues et me laisser porter par la vague: j’adore!
Il y a quand même des efforts à fournir: la bosse bien entendu qui fait mal aux jambes mais surtout les relances à la limite du sprint que je dois faire en sortie de virages pour ne pas perdre le contact.
Je passe le relais à Hadrien au bout de 45 mn (nous avons réduit les relais des filles pour essayer de rattraper le temps perdu).
De retour au campement, je suis envahie de fatigue et m’endors pour 1h30 environ, réveillée par le tonitruant speaker accompagné d’un terrible écho, qui annonce au moins 10 fois de suite que les coureurs les plus rapides doivent cesser de dépasser n’importe comment les plus lents, sous peine de pénalités.
Je prends un petit déjeuner avec Anaëlle qui s’occupe super bien de la petite Faustine.
Il commence déjà à faire chaud, très chaud!
Par chance, on a échappé aux orages.
Phil va sortir Merlin et le faire boire.
Il n’est pas content de notre passage de relais raté à 4h58. On se dispute même entre 4h58 et 4h59! :-)
Nous sommes tous un peu moroses d’avoir mal joué cette nuit et perdu notre première place.
Mais nous devons garder le cap et nous battre jusqu’au bout!
D’ailleurs, nous remontons progressivement grâce à Cédric, David et Guillaume; on est revenus à 1 tour de l’équipe Intersport n°803 qui nous devance en Mixte.
Mais ceux-ci ont bien repéré notre numéro de dossard et nous surveillent de près: ils sont synchros avec nous sur les entrées/sorties du circuit, et contrôlent leur avance.

Dernier relais pour Phil!



12h: il fait 30°C et c’est mon ultime relais.
J’ai fait du home-trainer sans trop forcer, me vidant de l’eau sur la tête.
On sait maintenant que c’est mort pour la 1ère place.
Plutôt que d’être défaitistes, nous préférons adopter une attitude positive: le plaisir avant tout, pour finir sans regrets ces 24h.
Emeline m’annonce qu’elle vient de rouler avec un concurrent de l’équipe Intersport, et que donc le relayeur suivant risque de m’accrocher.
Me voilà partie, un peu esseulée dans la côte Dunlop, puis on forme un petit groupe, quand je vois un grand costaud me passer devant en criant « allez, jusqu’au bout !»: dossard 803, c’est bien l’équipe que l’on talonne!
Du coup, son objectif est de nous mettre un tour de plus.
Je me colle dans sa roue et ne le lâche plus; il n’arrête pas de se retourner mais il a du mal à se débarrasser de moi! 😃
Il est plus fort et je ne peux lui passer aucun relais, étant déjà au seuil niveau cardio.
On grimpe le Dunlop; il essaie à plusieurs reprises de me faire sauter, sans succès pour l’instant.
Roulant toujours à un rythme élevé (je me demande combien de temps je vais tenir ainsi), on rattrape un groupe qui se joint à nous.

 
Mister 803 lance alors des attaques en haut du Dunlop mais les collègues derrière ont bien compris que je cherche à le suivre et comme je vais lâcher, j’ai le droit à une petite poussette par un concurrent au dossard 812, pour basculer plus vite: trop sympa!
Mais Mister 803 n’abandonne pas et attaque à nouveau: il creuse un écart tout seul et le groupe ne bouche pas le trou.
Là, il se passe une chose étrange: alors que je n’ai rien demandé, l’altruiste dossard 812 qui a dû lire dans mes pensées, fait le geste pour organiser un relais sans un mot (d’autant qu’on a des néerlandais avec nous) et tenter de rattraper le fuyard! Je trouve ça excellent et m’amuse à ce petit jeu. On finit par rentrer sur Mister 803 mais là, ça commence à rouler vraiment fort avec tout le monde qui force dans la côte Dunlop; mon cardio explose et une cassure se crée. Dommage… Je roule ensuite dans un petit groupe pendant 2 tours avant de sortir, mais j’ai vraiment apprécié le scénario de pourchasse!

 
En marge des résultats de l’équipe, je suis vraiment ravie d’avoir vécu ces 3 relais différents et pourtant tous jubilatoires. C’est comme ça qu’on aime le vélo!
Je m’étais demandé ce que cette 3ème participation m’apporterait de plus, et bien tout ce que je peux dire, c’est que j’ai encore appris, du point de vue sportif, humain, tactique de course, avec encore de belles émotions comme on en vit que dans le sport de compétition.
Hadrien, Guillaume et David mettent toutes leurs forces pour continuer de revenir sur le Team Intersport, mais on sait que c’est peine perdue.
Notre Coco termine magnifiquement ces 24h avec un excellent relais, ayant même dû sprinter pour la 32ème place au scratch pour l’arrivée!
Elle en a les larmes aux yeux tellement l’émotion est forte!
Nous finissons donc 2èmes en équipe mixte, à seulement 4mn de la 1ère, dans le même tour.
On aurait aimé gagner mais on a réellement vécu une bien belle expérience et nous savons qu’il y a plein de choses à améliorer au niveau stratégie pour réussir à grimper en haut du podium.
Bravo au Team S1NEO qui remporte pour la 3ème fois cette épreuve!

Merci beaucoup à notre équipe, soudée jusqu’au bout: on n’a rien lâché, on a pris du plaisir et on reviendra, sans doute mieux entourés et organisés!
Merci également à l’organisation vraiment au top, aux autres concurrents pour leur fair-play, à Sébastien Delaunay pour ses splendides photos!
Sans oublier Stéphane Gourmelon et ses plans d’entraînement au top qui nous ont permis Phil et moi d’arriver en forme pour ces 24h!

mardi 18 juillet 2017

Championnat de France VTT XCO à Ploeuc: show patates!

Ce vendredi 14 juillet, on participe sur nos terres bretonnes, au championnat de France de VTT Masters!
On arrive sur place dès le mercredi, sous un crachin tenace, afin de reconnaître le circuit final.
On peut dire que c'est du costaud, d'autant plus avec l'humidité qui rend les racines glissantes, sans oublier le fameux Rock Garden qui se grimpe cette année, plus difficile quand il est trempé.
J'ai une peur bleue de la descente du grand rocher, pas le rocher en lui-même, mais la suite avec un saut artificiel.
Du coup, je prends l'échappatoire à gauche, même si on perd 3-4 secondes.
Je réalise que je n'ai pas encore complètement "digéré" ma chute de Vallnord: les images reviennent en boucle dans ma tête, qui me fait toujours mal d'ailleurs.
Mais l'objectif est aussi de regagner de la confiance, même si ce parcours est vraiment technique: cela évite de rester à gamberger et à douter. Je ne veux avoir aucun regret.
Le très sympathique Chris Milliau, master au Team Pro Fermetures, me donne des conseils et propose aussi qu'on revienne un jour travailler les descentes et techniques de franchissement sur ce site de Ploeuc.
Durant la reco, on rencontre Adrien Milin, le champion espoir finistérien. Phil lui propose de tester le Scott Spark sur un tour et.... il adore!
Et oui, vue la configuration accidentée du terrain, la suspension arrière apporte beaucoup.
En fin d'après-midi, on s'installe dans le champ réservé aux camping-cars, qui est par contre relativement éloigné du site de départ. Le seul avantage est qu'on sera au calme, si les vaches daignent se taire. 🐄
Le lendemain matin, il fait toujours gris et ça se lève doucement.
On monte à vélo récupérer nos dossards. C'est encore calme à la côte de Halles mais on sent la pression monter!
L'après-midi, on retourne sur le circuit qui a dû sécher par rapport à la veille: en effet, la poussière a fait son retour et, plus ennuyeux, la terre est hyper meuble dans les descentes qui deviennent franchement tendues!
Phil est plus à l'aise que moi et me montre les trajectoires, même en côte raide, où un mauvais choix peut vite amener à la faute.
Je me sens vraiment fatiguée sans doute à cause des maux de tête qui depuis la chute persistent...
En fin de journée, les épreuves de XCE ont lieu au bourg de Ploeuc: on pense bien aux bretons, dont Anaïs du Team Pro Fermetures, mais malheureusement elle fera une chute qui lui coûtera la finale.
Les lauréats semblent amusés de recevoir des sacs de patates en cadeaux, mais Ploeuc est bien le pays de la pomme de terre! 😋
Vendredi matin, on monte sur le site de départ: c'est l'effervescence en attendant le prochain départ du relais des Comités, sorte de championnat de France par équipe.

On retrouve JY Rannou, déçu d'être placé en fond de grille chez les Masters, malgré son titre de champion de Bretagne: et oui, pour espérer une place devant, il faut s'aligner au préalable sur toutes les coupes de France et y faire un bon résultat!
Même "punition" pour Phil qui partira en dernière ligne (150 coureurs en 30-49 ans!).
On découvre aussi que les courses seront assez longues: 4 tours pour Phil; 3,5 pour moi.
On va à pied regarder si les descentes aux alentours n'ont pas trop bougé: mais on ne peut que constater que le terrain est complètement défoncé par endroits, avec des énormes racines qui ressortent (risque de se prendre les pédales dedans), et de la terre tellement meuble qu'on dirait de la poudreuse...
Certains passages qui paraissaient simples hier, sont devenus redoutables aujourd'hui!
D'ailleurs dans cette descente, une jeune coureuse fait un spectaculaire "soleil" heureusement sans gravité, qui me donne des frissons dans le dos tellement elle me rappelle ma propre chute... 😓
Ensuite on est contents de retrouver nos copains de Rodez, Pauline Sabin-Teyssèdre et Matthias, qui viennent en découdre également.

13h15: c'est le coup d'envoi de ces championnats XCO avec les relais des Comités!
Ayant su saisir leur chance, l'équipe de Bretagne fait une superbe course et termine sur la 3ème marche du podium!
Bravo à Anaïs, Betty, Louison, Antoine et Ronan!
14h45: c'est le départ pour nos Masters de 30 à 49 ans!
Ils sont 150, c'est impressionnant! Phil est en dernière ligne.
Je me rends ensuite à la zone technique, où je rencontre Hervé Prud'homme, qui a dû déclarer forfait suite à une mauvaise chute lui aussi à la dernière coupe de France de Lons: il propose de faire un peu l'assistance à Phil; trop sympa!
En effet, je dois déjà aller me préparer pour ma course.
Depuis mon home-trainer, j'écoute le speaker Eric Davaine donner les informations sur les positions des uns et des autres: sans surprise, Laurent Spiesser est largement en tête, mais notre breton Eric Pommelet peut également gagner dans sa catégorie!
Quand j'entends la sirène des secours, j'ai le cœur qui fait des bonds, espérant que rien de grave ne soit arrivé.
Mais Phil se débrouille comme un chef, remontant près de 75 places pour terminer 15ème de sa catégorie: un exploit quand on voit l'état du circuit et la quantité de coureurs. Il a été excellent dans les côtes et retrouvé ses bonnes jambes! Fière de lui!

Crédit Photo: Olivier Louarn

Romuald est bien placé aussi, mais rétrograde un peu sur la fin; et c'est une belle surprise pour Jacky, qui, grâce à sa technique hors pair, accède à la 3ème place Masters2! Trop contente pour lui...
Le champion du jour, c'est Eric, qui remporte ce magnifique maillot bleu-blanc-rouge en Master4 avec son Scott Spark: quelle classe et quelle préparation minutieuse pour en arriver là! Depuis janvier, il n'a rien laissé au hasard: travail et talent ont payé!

Crédit photo: FFC
 
16h15: les spectateurs sont nombreux et il faut se frayer un passage pour accéder aux lignes de départ.
Comme l'an dernier, les dames partent derrière les hommes (50 ans et plus) mais en même temps.
L'avantage à Montgenèvre est que le circuit débutait par une longue côte de plusieurs minutes, permettant de décanter et de lisser la répartition des coureurs, sans se renter dedans.
Ici, c'est une autre affaire...
On nous annonce qu'une descente a été modifiée, l'autre trajectoire étant devenue impraticable; ça promet!
16h30: Eric Davaine a chauffé l'ambiance; on peut y aller!
Je fais un mauvais départ et me retrouve très vite bloquée par un mur de gars devant moi qui s'écroule à terre dès le 2ème virage. Tout le monde s'arrête, puis repart.
Quelques filles ont réussi à se faufiler devant et sont déjà loin.
On entame la première descente en singletrack et là c'est l'enfer: à moitié à pied, à moitié à vélo, comme prévu c'est un bouchon dans un énorme nuage de poussière...
Je suis un peu en panique, ayant conscience que je suis vraiment mal placée, mais dès que ça s'élargit et qu'on peu enfin doubler, ça va mieux.
Je me fais néanmoins gêner à maintes reprises par les coureurs qui posent pied à terre. C'est vraiment difficile à gérer.
Une fois le pierrier passé, j'ai toujours du monde devant et derrière. Je roule un bon moment avec Laura Joubert et Pauline.
Après ce premier "demi-tour" nous nous suivons dans le singletrack descendant. Je passe devant dans la côte avant la descente du grand rocher: je descends lentement par ma trajectoire habituelle et pas très propre sur la fin. Dur dur dans cette poudreuse...
Peu après je m'aperçois que Pauline ne me suit plus; j'espère qu'elle ne s'est pas fait mal.
Elle revient peu après avec Laura, ayant en fait chuté et certaines de ses vitesses ne passent plus: terrible pour grimper le col des Fougères!
On échange de place au sommet puis Pauline me redouble un peu plus loin.

Pauline à l'assaut du Col des Fougères!

 Crédit Photo:FFC

Je commence à entrer enfin dans la course, maintenant que cela s'est décanté.
Au passage sur la ligne, je suis toujours derrière Laura, et je n'ai aucune idée de ma place.
Il reste 2 tours. C'est long, plus long que d'habitude.
Alors qu'on vient de franchir la côte la plus difficile (en 3 paliers techniques), je suis Laura dans la descente sinueuse qui nécessite une grande vigilance.
Des "djeun's" nous hurlent dessus, confondant encouragements et perturbations. Je leur crie "Taisez-vous"! C'est vrai quoi: ils nous poussent à la faute! 😒
Ouf, voilà le Col des Fougères. Je monte au train; je me plais dans cette montée et dépasse Laura (toutes les 2 en Scott 😉)

Crédit Photo: Olivier Louarn 
En haut, le cardio est au taquet et heureusement il y a les bosses de BMX pour souffler un peu.
Le reste ne se passe pas trop mal, tant que je n'ai personne devant.
Phil m'encourage bien à la zone technique. 
Au dernier tour, je commence à être dans le gaz.

Crédit Photo: Olivier Louarn 

J'ai du mal à rester concentrée et chute à plusieurs reprises dans la terre, m'énervant toute seule dans ces tranchées...
Je reviens sur Manuella qui semble dans le dur et passe devant; allez, il faut qu'on termine bien!
Maintenant que je n'ai plus personne ni devant ni derrière moi, je me sens beaucoup plus détendue et roule mieux.
Enfin c'est l'arrivée; on est toutes pleines de terre, épuisées! Petit coucou au journaliste Olivier Louarn au passage...
Avec Pauline arrivée un peu avant moi à la 3ème place (et championne dans sa catégorie 👍), on a l'impression de revenir de la guerre! Elle peut à peine marcher suite à sa chute.
Manuella, qui vient d'en terminer, s'écroule au sol victime d'une crampe, en larmes!
Je suis donc 4ème sur 19, 2ème de ma catégorie derrière Stéphanie Chapon qui a super bien roulé et qui remporte le scratch: bravo à elle!

Crédit Photo: Théo Photo 34

Je ne vais pas dire que j'ai pris beaucoup de plaisir sur ce championnat: trop de tension accumulée, de blocages psychologiques suite à ma chute en Andorre, encore trop fraîche. Il me faudra du temps pour retrouver de la confiance et ne plus avoir peur des autres. Mais cela reviendra, j'en suis sûre...

Globalement, on ne peut que féliciter le travail colossal réalisé par l'équipe d'organisation (Loïc Bresset, Yannick Tirel, la commune de Ploeuc...).
C'est assez incroyable!
Concernant le circuit, nous avons juste un sentiment mitigé à cause des portions hyper dégradées au fil du temps: peut-être aurait-il fallu les construire bien plus tôt dans la saison, pour qu'elles aient le temps de se tasser et présentent moins de danger pour les coureurs.

De retour chez nous, on passe un samedi au calme pour récupérer à la fois de la fatigue intense et de la tension nerveuse engrangées ces dernières semaines. On a les nerfs qui lâchent!
Mais on a promis à Anaëlle, notre fille aînée, d'aller assister à la course des dames Elites dimanche matin.
Du coup, nous voilà repartis pour Ploeuc dès 8h, pour aller encourager les bretonnes (Anaïs, qui sera finalement forfait à cause d'une blessure au genou 😓, Betty, Marine, Manue (qui remet ça 😮), la normande Séverine, et bien entendu Pauline Ferrand-Prévot!
On débarque alors que la course des cadettes, survolée par Pasquine Vandermouten, est en cours: très belles prestations des jeunes bretonnes Laurie Vézie 5ème, Morgane Morin 15ème et Anaëlle Even, 18ème après une superbe remontée.
10h15: c'est le départ pour les 40 dames Elites et Espoirs!
Il y a maintenant un monde fou et une ambiance survoltée sur le site de la côte des Halles, avec un point chaud au sommet du col des Fougères, très visuel!

Crédit Photo: Olivier Louarn

Nous ne sommes peut-être pas en montagne, mais le point de vue sur le circuit est fantastique! On peut apercevoir les coureurs à de multiples endroits, tout en admirant les trialistes.
C'est JY Conan qui ouvre les épreuves en moto, tandis que son fils Julien, vététiste émérite, les ferme en VAE.
Pauline est visiblement en forme: elle creuse un gros écart sur les autres favorites dont Sabrina Enaux qui terminera 2ème, suivie de Lucie Urruty peut-être moins attendue mais très forte aujourd'hui.
On encourage tout le monde: l'ayant vécu, on sait que c'est tellement dur que le soutien du public peut aider, quel que soit le niveau.
Très belle performance de Betty, qui termine 16ème et 10ème espoir dame!
Après un final en apothéose, on patiente sagement derrière le podium pour qu'Anaëlle puisse avoir un petit autographe de Pauline.
Nous y rencontrons même une autre légende, qui n'est autre que Seb Le Naour! 😊
Finalement, cela se fera près de son beau camping-car estampillé Canyon-Sram-Rafa...
Un joli moment, avec une grande championne!


Nous ne restons pas pour la course des Elites hommes (félicitations à Antoine Le Coq pour son énorme performance!), mais la dernière image que nous garderons de ce superbe championnat de France, sera celle de Jacky Le Port, croisé alors que nous quittions le site, en train de s'échauffer sur son Niner avant de courir avec les cadors: le sourire, l'allure décontractée avec le camelback sur le dos, pas de prise de tête, juste le plaisir d'être là et d'avoir même décroché une médaille de bronze en Masters: le VTT comme on l'aime! 💙

Voilà notre première partie de saison achevée, pour une trêve estivale bien méritée.

Un immense Merci:
- à Phil qui me supporte dans les bons comme dans les mauvais moments: quelle chance nous avons de partager la même passion!
- à Stéphane Gourmelon qui m'a si bien aidée à m'entraîner durant deux semaines compliquées suite à mon pépin physique.
- à Véloland Lannion (Eric Pommelet et Fred Le Marrec, experts Scott et supers coureurs!)
- à Asterion Wheels (Benoît Stupici) pour les roues de test Edition One qui sont phénoménales
- à nos familles respectives toujours là pour nous!

mercredi 12 juillet 2017

Championnat national VTT FSGT à Guilers: un peu de baume au coeur!

Ce week-end, nous avions rendez-vous au Fort de Penfeld, à Guilers, sous un magnifique soleil, pour participer en famille au championnat national de VTT de la FSGT.
A notre retour de Vallnord, vu l'état dans lequel je me trouvais après ma lourde chute, je n'aurais pas parié un centime sur le fait de pouvoir reprendre si vite la compétition.
Aujourd'hui j'ai toujours des douleurs derrière la tête et aux cervicales; je ne suis sans doute pas à 100% de mes possibilités, mais je peux rouler.
J'ai tout de même dû vérifier que je n'avais pas d'hématomes à la tête suite au traumatisme crânien, via un scanner, et me faire remettre en place par Estelle, mon ostéopathe, qui est une fée. 😇
Sur conseil de Stéphane, on en a profité pour faire une semaine très cool niveau entraînement.
Si reprendre le vélo de route et le home-trainer n'a pas été trop difficile, il n'en a pas été de même concernant le VTT, d'autant que j'ai repris par une reconnaissance du circuit XC de Ploeuc!
J'étais très angoissée dans les descentes et je n'ai pas encore retrouvé toute la confiance.

Ce samedi matin, même si je suis stressée au départ de ce championnat, c'est du positif avec le sentiment que c'est déjà une belle opportunité d'être sur mon VTT, équipée bien évidemment d'un nouveau casque (Scott Centric Plus: le même que Julie Bresset 👍 ) , offert par Véloland Lannion (un grand merci à Eric Pommelet, Fred Le Marrec, et à Scott!).
Les 10 cadettes démarrent en premier, avec notamment les prometteuses finistériennes Maëva Squiban et Anaëlle Even.
Quelques 2mn plus tard, c'est à nous (20 dames).
Pour une fois je réussis mon départ et me place en 2ème position derrière la favorite, Gwendoline Alves, qui est la championne sortante et qui excelle en cyclo-cross (8ème au France Elite Dames à Lanarvily!).
Nous sommes gênées par une cadette sur laquelle on est revenues; pas grave: on pose pied à terre et ça repart. Pas de prise de risque aujourd'hui!
Je reste au contact la moitié du parcours, avant de faire une grosse erreur technique dans un raidard, perdant l'équilibre et me couchant sur le côté; là ça ne fait pas mal mais j'ai la selle de travers.
Allez, c'est reparti, mais j'ai perdu du temps. Il me sera impossible de recoller ensuite.
Le parcours est fort plaisant avec beaucoup de pilotage, de vire-vire, des petits taquets et descentes courtes. Certaines montées font bien mal quand même, notamment la dernière qui nécessite beaucoup d'énergie pour plaquer le vélo au sol.
Je suis plus que jamais ravie de rouler en tout-suspendu: avec mon mal de dos et de tête, cela me soulage bien et la suspension permet d'épouser le terrain. 




Malgré tout, j'ai de bonnes sensations au niveau des jambes, du souffle; sans la chute d'il y a 15 jours, j'aurais été en top-forme.
Le plus dur est de rester concentrée sur le parcours; je sais que suite à un trauma crânien, la concentration est ce qui demande le plus d'efforts (y compris au travail), mais là, c'est plus que jamais nécessaire!
Au 3ème et dernier tour, je relâche un peu car l'ostéo m'a dit aussi: "surtout, prenez du plaisir sur le VTT". Et je savoure l'instant présent, de rouler dans ce bois de Penfeld, à laisser mon vélo filer dans les descentes, à grimper les côtes comme j'aime: j'ai conscience que j'ai de la chance d'être là.
Enfin c'est l'arrivée: je suis très heureuse de terminer 2ème au scratch et 1ère en Master.
A la 3ème place, on retrouve Manon, du VS Plab qui mérite amplement son titre en Junior.
Chez les cadettes, Maëva 1ère, et Anaëlle 2nde, ont fait coup double!

L'après-midi, nous assistons au gymkhana des enfants qui a lieu au sein du magnifique Fort de Penfeld: ce sont des épreuves d'adresse dont les résultats déterminent ensuite leur placement sur la ligne de départ des courses du lendemain.
Notre fille Anaëlle et et ses copains/copine du club VTT Pleumeur s'appliquent, même si certains "jeux" ne sont vraiment pas évidents, comme le slalom par exemple.

 
Ensuite, je remonte sur mon VTT pour 2h sur la route: et oui j'avais encore un entraînement à faire après la course! 😊
De retour de mon périple sans m'être trop perdue, on passe de bons moments avec les parents et enfants de Pleumeur, avant de se rendre au protocole.
Nous y retrouvons notamment Katell Alençon, la championne handisport maintenant pro dans l'équipe Cofidis!
Cela fait plaisir de décrocher ce maillot. Je n'en espérais pas tant après ce qui m'est arrivé.


Avec toutes les filles de cadettes à masters!

 
Merci également à Olivier Louarn pour ce bel article dans le Télégramme, qui m'a fait du bien après mes déboires:
http://www.letelegramme.fr/cyclisme/vtt/hemon-le-bon-rebond-08-07-2017-11589168.php#

Le soir, on essaie de se coucher assez tôt mais à côté, ça fait un peu la fête!😏
6h: lever pour Phil; pas facile!
Il se prépare pour sa course et moi aussi, niveau assistance (bidon, gels énergétiques, matos de réparation, et aussi mon VTT au cas où je doive lui passer mes roues).
9h: c'est parti avec pas moins de 60 Masters!
Phil nous fait un départ canon, carrément en tête devant notamment le favori JY Rannou!


Hélas, il a laissé beaucoup de jus au travail ces derniers jours ainsi que depuis notre précipité retour d'Andorre, et force est de constater que la forme n'est pas là; il perd des places progressivement et n'a pas l'énergie des bons jours.
On l'encourage malgré tout très fort! 😊


Il termine à la 8ème place de ce championnat largement remporté par le super JY Rannou, alors qu'il pouvait accrocher un podium: déçu, c'est sûr, mais tout le travail fait à l'entraînement paiera un de ces jours. Et là encore, on se rend compte qu'il est très difficile de concilier vie professionnelle, familiale et sportive.
C'est un challenge au quotidien, qui nous demande une énorme énergie mais quand on trouve le point d'équilibre, ce n'est que du bonheur!

Pas le temps d'être triste, il faut se remobiliser pour la course de notre Anaëlle à midi.
Avec sa copine Tara, elles sont reléguées en dernière ligne. Elles sont les seules en 24 pouces!
Toutes deux font une belle course, à fond, avec leurs moyens.
Alors que je me trouve dans le virage après le podium, la petite qui est en 3ème position chute lourdement en dérapant!
Je me précipite pour la relever et l'aider à repartir (c'est plus fort que moi, je n'aime pas du tout voir ça!).
J'apprends ensuite qu'on n'est pas censés aider les enfants. Je trouve cela vraiment bizarre voire dangereux, si notamment un autre était arrivé par derrière sur la petite à terre...
Anaëlle de son côté termine 6ème pour cette première expérience! Nous sommes très fiers d'elle et surtout de son comportement très sportif, comme tous ses copains d'ailleurs.
Il va falloir maintenant l'équiper d'un VTT 26 pouces, car elle a bien grandi.


On encourage ensuite les jeunes puis nos collègues Thomas, Youenn et Pierre-Marie dans l'épreuve reine; ils font de belles places, pas loin du podium!

Pour terminer cette saison de VTT avant une pause bien méritée, il nous reste un point d'orgue et non des moindres: le championnat de France XCO Masters à Ploeuc l'Hermitage, en Bretagne!

Nous tenons à remercier chaleureusement:
- le club VTT de Guilers, expert en matière d'organisation
- Stéphane Gourmelon, excellent entraîneur #29Power
- le Team Armorique qui continue de grandir et de se diversifier
- les photographes au top (LC29, BH-Photographie)
- nos familles qui nous aident au quotidien